Saint-Bonnet-de-Salers, terre d’élevage, patrie de Tyssandier d’Escous
Le territoire de la commune de Saint-Bonnet-de-Salers serpente longuement d’Ouest en Est. Du plateau des 4 routes de Salers jusqu’au Col de Néronne via l’arrête surplombant la route du Puy Mary, l’altitude varie entre 780 et 1350 mètres. Cette topographie particulière fait la richesse de ses paysages entre montagnes, ruisseaux, pâturages et plaines.
Ainsi, en 1857, DERIBIER décrit dans son dictionnaire statistique du Cantal un village aux « prés et pacages […] renommés par leur excellente qualité, surtout les pacages de l’est, où sont de nombreuses vacheries. On en compte quarante-deux dans la commune. » Dans ce chiffre il est une vacherie célèbre à la ferme d’Escous, celle du désormais connu M. Ernest Tyssandier d’Escous. Né à salers en 1813, il est le fils de Jean Baptiste Antoine Tyssandier d’Escous et Iphygénie de Léotoing d’Anjony de Foix. Propriétaire d’un grand domaine (Escous et Leybros à St Bonnet de Salers mais aussi des terrains à St Martin Valmeroux, Salins et Anglards-de-Salers) sa famille élevait principalement des chevaux avant de s’essayer aux moutons et finalement aux bovins.
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La tour de Leybros Cette tour carrée isolée dominant le plateau est le seul vestige de l’ancien château. En 1573, le bâtiment ayant besoin de réparations, on apprend que le château se composait d’un corps-de-logis flanqué d’une tour carrée, appelée le corps-de-garde et refermant des armes, ainsi qu’une grosse tour, déjà disparue en 1857 d’après Deribier. Les plus anciens seigneurs de Leybros étaient de la maison de Drugeac, puis par le mariage de Marguerite de Drugeac et Eymery de Tournemire, Leybros revient aux Tournemire en 1330. Le château passa de mains en mains suivant les mariages et héritages de chaque famille jusqu’au dernier seigneur de Leybros, M. TYSSANDIER.
La tour carrée (XIVème s.) qui subsiste aujourd’hui correspond au donjon rectangulaire de l’ancien château fort. Construction caractéristique de l’architecture militaire de la fin du Moyen-Age en Haute-Auvergne, cette tour a conservé l’essentiel de ses dispositions d’origine possédant de petites ouvertures et fenêtre à meneaux, une toiture couronnée de mâchicoulis, et à l’intérieur, une pièce unique par niveau avec des cheminées monumentales moulurées. Inscrite aux Monuments Historiques par arrêté du 12 février 2002, cette propriété est aujourd’hui privée. L’accès extérieur de la tour est ouvert au public durant l’été entre 11h et 18h. |
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L’Eglise Saint Bonnet Construction romane pour le chœur et l’abside, les chapelles de l’église dédiée à Saint Bonnet sont néanmoins gothiques. La nef a, quant à elle, était entièrement revoûtée au XIXème siècle. De l’extérieur, on remarque son magnifique clocher à peigne prenant appui, à l’intérieur, sur un arc triomphal à double rouleau qui ouvre la travée du chœur sur l’abside. Le chevet est divisé en trois panneaux avec des modillons typiques du style local représentant tour à tour une tête d’animal, un personnage à tête double, des atlantes (personnages faisant mine de soulever la corniche), un mangeur de pain au double péché (la gourmandise et la luxure), etc. A l’intérieur, on note la présence d’un grand retable en bois de Jean Ribes, fameuse famille locale de sculpteur de bois et tailleur de pierre, datant de 1879. La chair, déjà décrite en 1832 lors d’une visite pastorale, remonte au XVIIIème siècle. L’église se composait alors de 4 chapelles dédiées respectivement à Notre-Dame du Rosaire, Saint Blaise, Saint Jean-Baptiste et le Sacré-Cœur.
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Sources Dictionnaire statistique du Cantal – DERIBIER Salers, une ville, un pays, une histoire – Pierre MOULIER – Patrimoine en Haute-Auvergne n°31 Tour de Leybros – Base Mérimée – Ministère de la Culture Chronique de la remise du prix Brigitte Mézard 2010 dans l’église de Saint-Bonnet-de-Salers – Guilaine PONS Ernest Tyssandier d’Escous – Société historique du pays de Salers |
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